Après m’être perdu en repérage, me voilà lancé sur les sentiers de la région de Cusco. Mais cette fois, pas le droit à l’erreur, j’accompagne des groupes et je dois les mener à bon port.
Première étape : Tambomachay – Patabamba
Tambomachay est un site archéologique Inca situé sur les hauteurs de la ville de Cusco. Ce temple dédié au culte de l’eau est le départ d’un bel itinéraire entre Cusco et la Vallée Sacrée. Et c’est parti, on commence par suivre le ruisseau avant de s’engager complètement dans la petite quebrada (haute vallée andine) qu’elle a formé au cours de son existence. Et c’est là qu’il ne faut pas se tromper, là qu’il ne faut pas suivre son instinct au risque d’emprunter le mauvais chemin. C’est beau, certes, mais ce détour vous coûterait 2 bonnes heures, précieuses si l’on ne veut pas arriver de nuit.
Une fois connu, ce chemin (le bon) qui passe au-dessus d’une magnifique vallée, est facile à suivre et mène jusqu’à une grande plaine qui n’est pas sans rappeler les grandes steppes d’altitude de Mongolie que je ne connais, bien évidemment, qu’en photos.
Passons le col et allons à la rencontre des bergers et leurs moutons paissant au bord d’un petit lac où on aperçoit quelques petites maisons de pierre. Un nouveau col et un panorama sur les glaciers qui dominent la Vallée Sacrée plus tard et on se retrouve de nouveau nez à nez avec un lac. Plus grand cette fois. C’est Qoricocha (le lac d’or), théâtre d’une légende si bien racontée par Mamerto et Dominga nos hôtes de Patabamba, qui nous attendent déjà de l’autre côté des dernières montagnes de la journée.
Patabamba est un charmant petit village situé à quelques 3400 mètres d’altitude au-dessus de Coya en Vallée Sacrée. Chez Mamerto et Dominga on y mange bien et on boit du maté jusqu’à plus soif (ce qui entraine d’ailleurs de nombreuses levées nocturnes). Quand on les connait on ne veut plus les quitter, mais cela est nécessaire si l’on veut se lever assez tôt pour la suite du trek. C’est d’ailleurs ici qu’on loue les mules et les arrieros (muletiers) nécessaires à la suite de cette longue marche.
Deuxième étape : Patabamba – Huchuy Qosqo
Cette étape, la plus facile, nous fait suivre le Vilcanota, le fleuve qui fît naître la Vallée Sacrée, depuis ses hauteurs. Et le paysage est à la hauteur de nos attentes : la Vallée en contrebas, les montagnes et les glaciers en deuxième plan.
On suit alors ce sentier jusqu’au bout avant d’arriver à un col derrière lequel nous attend la communauté de Pukamarca qui, plus qu’un village, sert de grenier à grain aux villages alentours. C’est aussi là que l’on mange, sur le site Inca, départ du chemin du roi menant directement à Huchuy Qosqo. Ce chemin est un petit bout de paradis. Il descend dans la quebrada de Leonpunku, écrin de verdure, abritant un ruisseau splendide où l’on peut se prélasser les pieds dans l’eau (à condition qu’on aime sentir ces derniers se rétracter au contact d’une eau glacée). On poursuit notre chemin et on retrouve la vue de la Vallée Sacrée avant d’apercevoir le site d’Huchuy Qosqo, ancienne résidence de vacances de l’Inca Wiracocha, véritable balcon sur la vallée. A 500 mètres se trouve le petit village d’Huchuy Qosqo où nous accueillent Silverio et Natividad. Le mirador du village nous propose une vue large sur la Vallée Sacrée de Pisaq à Lamay.
Le matin Silverio, déguisé en Ukuku, nous réveille au son du Pututu (coquillage dans lequel on souffle et qui produit un son de corne) et au goût du maté de coca.
Là, les chemins se séparent selon le choix du trek que l’on aura fait.
Troisième étape – choix 1 : Huchuy Qosqo – Chinchero
Cette étape est divisée en deux : la montée et la descente. Alors, d’abord, on monte. Il faut, en fait, rattraper les crêtes et les longer jusqu’au sommet de Huallata Orqo (4600m), un des plus beaux points de l’itinéraire, d’où on peut apercevoir, à 360°, toute la région de Cusco et ses sommets. En contrebas, quelques lacs, et le chemin qui descend vers les vergers des hauteurs du lac de Piuray et du village de Taucca, d’où nous prendrons un taxi direction Chinchero et Mama Sonia, toujours souriante. Ceci met fin au trek et est aussi le point de départ de la visite de la Vallée Sacrée.
Troisième étape – Choix 2 : Huchuy Qosqo – Huayllafara
En descendant d’Huchuy Qosqo, on peut apercevoir quelques condors et aigles, et puis on arrive à Lamay, dans la Vallée Sacrée. De là on monte, raide, vers le petit village de Huayllafara. A Huayllafara on nous invite à participer à la culture saisonnière. Pour moi ce fut la ventilation du Quinoa pour séparer les grains des feuilles, et celle des fèves.
Quatrième étape – Choix 2 : Huayllafara – Amaru
Comment décrire cette étape ? Je pense que « superbe » pourrait convenir. En résumé, on monte depuis Huayllafara jusqu’aux sommets les plus proches pour observer les glaciers surplombant la région. On continue et on monte un autre col avant d’arriver à un lac d’altitude, un des plus beaux que je n’ai jamais vu lors de ma courte vie. Si beau que l’on y reste facilement 2h pour déjeuner et profiter.
Mais ce n’est pas fini, il faut poursuivre et rejoindre Grégorio qui nous attend pour nous emmener au parc de la Patate (400 sortes de patates différentes y sont cultivées tout au long de l’année) et accessoirement jusqu’à Amaru où lui et sa famille nous accueilleront pour la nuit.
Cinquième étape – Choix 2 : Amaru – Pisaq
Ce chemin relativement simple et doté d’une flore andine riche nous amène progressivement jusqu’à l’ancien système hydraulique du site Inca de Pisaq (décrit dans l’article sur la Vallée Sacrée).
On visite le site, on profite du marché de Pisaq, et on rentre à la maison, Cusco.
Par ordre d'apparition: Mamerto racontant la légende du lac Qoricocha, à Patabamba; Gregorio à Amaru; Raul, guide au Machu Picchu
Panorama à 360° sur la région de Cusco depuis le sommet de Huallata Orqo, expliqué par Antoine de l'agence Transhumancias (http://www.transhumancias-voyages.com)